mercredi 14 septembre 2011

Emei Shan, la montagne sacrée aux 50.000 marches (Sichuan)


Des escaliers... encore !


60km de marche en 20 h, plus de 2000m de dénivelé montant et 2300m descendant, des escaliers à n’en plus finir (le lion de waterloo, c’est de la rigolade à côté de ça), des litres d’eau bue et transpirée, … et des douleurs aux jambes pendant près d’une semaine ! Voilà ce qui résume notre expérience à Emei Shan, montagne sacrée du Sichuan. De 800m à 3100m d’altitude, des escaliers et chemins biens balisés relient pas moins d’une dizaine de temples accrochés dans les montagnes. Ci-dessous, les étapes clés de cette aventure, bonne lecture, et accrochez-vous !


Temps brumeux/humide pendant 2 jours




J1-7h : Départ dès potron minet de Chengdu vers la ville de Baoguo. Après 3h de bus, nous arrivons dans cette petite bourgade, point de départ de toute rando sur la montagne sacrée. Nous décidons de démarrer la rando de plus haut (comme nous le conseille notre bon guide Lonely Planet), via 20 min de bus. Après avoir englouti un déjeuner copieux (tomate-œuf, légumes verts, poulet, riz), nous empruntons le téléphérique nous menant au temple Wannian (1100m), d’où nous entamons l’ascension.
J1-12h30 (alt : 1100m) :  Premières foulées et premiers escaliers… la première heure de marche est très fatigante et nous donne un bon aperçu de la difficulté physique de cette rando. Les chinois ont construits des milliers d’escaliers à même la montagne pour faciliter la montée… en témoignent les femmes en talons que nous avons croisé. Ces escaliers n’ont rien à voir avec les sentiers de montagnes que nous retrouvons en France/Suisse. Plutôt amusant en début de balade, ils deviennent lassants et usants pour les jambes au fur et à mesure de l’ascension. Nous croisons un dizaine de chinois avec leurs chevaux descendant le chemin… (pas facile pour les chevaux) surmontés de grosses bûches (également les hommes). Des échoppes vendant des boissons fraiches ou repas sont espacées tous les 1-2 km, avec des prix étroitement liés à l’altitude. Tous les 3-5 km, des temples ! Un pèlerin tibétain fait ses prières en se prostrant tous les 5m… impressionnant.
J1-16h45 (alt : 2000m) : Arrivée au temple du bain des éléphants, que nous nous étions fixé comme étape pour la nuit. Nous sentant encore d’attaque, nous reprenons la route et notre courage, pour marcher encore 7km afin d’atteindre une altitude plus élevée. Plus loin, nous admirons des locaux descendre les escaliers très raides avec des chargements très lourds sur leurs dos (estimés à plus de 40 kg). Ce tronçon n’est pas facile, d’autant plus qu’il fait très humide et il y a plein de brouillard… nous sommes trempés !
J1-18h45 (alt. 2500m) : Fin de la journée de marche, une petite chambre, une bonne douche et un repas chaud nous attendent (chambre négociée à 10 € au lieu de 20€). Une chinoise nous aide à commander car le menu n’est pas en anglais… sympa ! Nous allons au lit tôt car décidons de redémarrer tôt le lendemain.

Le sommet d'or
J2-5h15 (alt.2500m) : On se met en route pour le sommet d’or, atteint après deux longues heures et demie de marche, dans le noir / le froid et ressentant les premières courbatures de la veille. Sur la route, des échoppes de location de vestes (grosses doudounes).
J2-7h30 (alt.3090m) : 30 min trop tard pour le lever du Soleil, nous contemplons au sommet la magnifique stupa dorée trônant en haut d’un long escalier bordée de statues d’éléphants. Nous n’y restons pas longtemps car le froid est piquant. Nous engouffrons un plat de nouilles toutes faites à l’abri du vent et entamons la descente…
J2-11h30 (alt.2000m) : Pause lunch au Temple du Bain des Eléphants (riz cantonnais / soupe tomates œufs). Les 1000 m de descente se font déjà ressentir au niveau des genoux, imaginez descendre 700 étages d’un immeuble en 4 heures ! Nous croisons régulièrement des chinois lors de cette rando, jeunes / vieux, seuls / en famille / en groupe, ils sont plus nombreux que les touristes étrangers. Reprise de la balade, nous bifurquons vers un autre chemin qu’à l’aller. Les distances sont encore longues, et sous-estimées dans le Lonely Planet… A chaque stand, nous demandons le temps qu’il reste jusqu’au prochain temple, ainsi que quand nous croisons d’autres randonneurs (un gentil chinois et un groupe de 8 touristes). Ca descend, puis ça remonte. Nos pauses sont de plus en plus rapprochées.
J2-17h30 (alt.1100m) : Temple de Huanchuang, nous décidons de nous arrêter là pour la nuit. Logement rudimentaire : 2 lits, une table, une chaise dans une chambre plutôt mal entretenue… et sdb + toilette communes (aux moines et touristes). 12h de marche dans les guibolles ! Un plat de nouille en guise de dîner, puis une partie de cartes et au lit.
J3-8h00 : Nous nous mettons en route pour la descente finale. Nous traversons une zone peuplée de singes parfois si violents que des gardiens les canardent avec leur lance pierres. Après 2h30, nous décidons de clôturer la rando, nos jambes ne nous permettant plus de continuer les 13 km jusqu’à Baoguo. Nous sommes déjà très heureux d’avoir parcouru les 60 km et vécu cette chouette aventure. Un peu déçus du temps qui n’était pas de la partie et qui ne nous a pas offert des paysages à perte de vue.
Une descente infernale
J3-10h30 (alt.750m) : Fin de la rando, 4h de bus pour retourner à l’hôtel à Chengdu.

2 commentaires:

Fred a dit…

Le sommet d'or

Magnifique photo !!

Bonne journée (heu,soirée) ;-)

Anonyme a dit…

Alors là ! Toute mon admiration à vous deux pour cette grimpette de 60 km par escaliers, la tension ne devait pas se limiter à la mi-molette (comme le fromage) mais à l'humeur aussi probablement. Une montée vers la patience et la beauté spirituelle plus que vers la destination qui n'est que le retour à la case de départ.
Pap's